Les données recensées par l'Institut national de la santé et de la recherche médicale (Inserm) en 2013 montrent « une présomption forte » de lien entre une exposition professionnelle aux pesticides, voire dans certains cas non professionnelle, et les lymphomes non hodgkiniens, les myélomes multiples, les cancers de la prostate et la maladie de Parkinson. La présomption est également forte quant à l'effet d'une exposition des femmes pendant leur grossesse, au travail ou sur leur lieu de résidence, et de l'exposition pendant l'enfance, sur la survenue de leucémies chez les enfants. La présomption est forte aussi quant à un lien entre l'exposition des enfants in utero et la survenue de tumeurs cérébrales, des malformations congénitales, et des troubles du développement neurologique.
Des données moins nombreuses ont fait conclure à une présomption moyenne de lien entre une exposition professionnelle et les leucémies, la maladie d'Alzheimer, les troubles cognitifs, les troubles de la fertilité et de la fécondabilité. Il y a moins de données à l'appui d'un lien entre l'exposition des adultes en milieu agricole et la maladie de Hodgkin, les cancers du testicule, les tumeurs cérébrales, les mélanomes cutanés, la sclérose latérale amyotrophique, et les troubles anxiodépressifs.
Les substances actives phytopharmaceutiques qui sont encore autorisées en Europe en 2014 ne sont pas toutes exemptes de danger. En pratique : les travailleurs en milieu agricole ont à être informés des situations particulièrement à risque afin de trouver les moyens de se protéger. L'exposition des femmes enceintes ou qui pourraient le devenir et des enfants aux pesticides utilisés à domicile est à réduire autant que possible, notamment à ceux destinés aux plantes et aux insecticides.
©Prescrire 1er décembre 2014
"Exposition aux pesticides : forte présomption d'effets néfastes sur la santé humaine" Rev Prescrire 2014 ; 34 (374) : 938-942. (pdf, réservé aux abonnés)