Le tétrachloroéthylène, solvant le plus utilisé en France pour le nettoyage à sec dans les pressings, est considéré comme cancérogène probable. L'inhalation chronique de vapeurs expose à des effets neurologiques, hépatiques et rénaux. Des troubles du développement foetal et des avortements spontanés ont été rapportés.
Les personnes exposées au tétrachloroéthylène utilisé dans les pressings sont en premier lieu les personnes qui y travaillent, mais aussi les riverains. Depuis mai 2013, les riverains de pressings sont en droit de demander une mesure de la concentration de tétrachloroéthylène dans l'air de leur logement. En cas de concentration supérieure à 1 250 microg/m3, l'Agence régionale de santé doit être informée et proposer aux personnes concernées un examen médical adapté.
Un arrêté a mis en place une interdiction progressive du tétrachloroéthylène d'ici 2022 dans les installations de nettoyage à sec contiguës à des locaux occupés par des tiers (logements, commerces, bureaux). Les mesures annoncées devraient, lentement, améliorer les expositions des riverains.
Mais les solvants de substitution mis sur le marché pour remplacer le tétrachloroéthylène dans les pressings ne sont pas exempts de dangers pour la santé et l'environnement. Par exemple, la technique d'aquanettoyage, sans solvant, entraîne des rejets aqueux de détergents dans le réseau des eaux usées.
Pour les travailleurs des pressings, la valeur limite d'exposition professionnelle encore très élevée et le long délai avant l'interdiction du tétrachloroéthylène contribueront peu à améliorer avant longtemps leurs conditions de travail. Leur exposition est à réduire autant que possible, surtout chez les femmes enceintes.
©Prescrire 1er juillet 2014
"Vers une interdiction du tétrachloroéthylène dans les pressings" Rev Prescrire 2014 ; 34 (369) : 545-547. (pdf, réservé aux abonnés)
