Chez les patients atteints de cancer localisé de la prostate, c'est-à-dire ne s'étendant pas au-delà des limites de la prostate, la surveillance sans traitement d'emblée, la prostatectomie et la radiothérapie sont les principales options thérapeutiques. Le choix dépend notamment des risques d'évolution défavorable du cancer et de l'état de santé du patient.
Des résultats d'un essai randomisé comparatif publiés en 2016 apportent des données utiles pour éclairer le choix des patients. Cet essai, chez 1 643 patients atteints de cancer localisé de la prostate considéré à faible risque d'évolution défavorable, a comparé 3 stratégies : prostatectomie totale, versus radiothérapie externe associée à une dépression androgénique versus une surveillance sans traitement d'emblée.
Au bout d'un suivi de 10 ans, environ la moitié des patients du groupe surveillance sans traitement d'emblée n'ont subi ni intervention chirurgicale ni radiothérapie. La mortalité liée au cancer de la prostate a été de l'ordre de 1 %, sans différence statistiquement significative entre les groupes.
La prostatectomie totale et la radiothérapie externe réduisent le risque de métastases au prix d'un surcroît de troubles urinaires, de l'érection, et peut-être intestinaux avec la radiothérapie.
En 2017, il n'y a toujours pas de preuve que traiter d'emblée les patients atteints de cancer localisé de la prostate réduise la mortalité liée au cancer par rapport à une simple surveillance sans traitement d'emblée. Ces informations sont à partager pour accompagner les patients qui le souhaitent dans ces choix.
©Prescrire 1er novembre 2017
"Cancer localisé de la prostate" Rev Prescrire 2017 ; 37 (409) : 853-854. (pdf, réservé aux abonnés)