Chez les patients atteints de cancer localisé de la prostate, le risque d'évolution défavorable est fonction de l'extension de la tumeur, de caractéristiques anatomopathologiques et du taux d'antigène spécifique prostatique (PSA) au moment du diagnostic.
La mortalité liée à un cancer de la prostate de risque estimé faible ou intermédiaire à partir de ces caractéristiques est de l'ordre de 4 % au bout de 10 ans de suivi.
Le suivi de près de 1 000 patients atteints de cancer localisé de la prostate, de risque faible ou intermédiaire, apporte des informations complémentaires sur l'évolution de ces cancers, notamment après dépistage par dosage du PSA.
Les patients n'ont pas été traités d'emblée. Ils ont été suivis pendant les 2 ans suivant le diagnostic, puis tous les 6 mois quand le taux de PSA était stable. Une biopsie prostatique de contrôle a été effectuée un an après la biopsie diagnostique initiale, puis tous les 3 ans à 4 ans. 50 % des patients ont été suivis plus de 6,5 ans, 20 % plus de 10 ans et 5 % plus de 15 ans.
Chez un quart des patients suivis, le risque d'évolution défavorable a été considéré comme élevé ; ils ont alors été traités par prostatectomie, radiothérapie, ou hormonothérapie. En fin de suivi, 55 % des patients étaient toujours sous surveillance sans traitement. Au terme du suivi, 15 % des patients étaient morts. Seules 1,5 % des morts ont été liées au cancer de la prostate. 2,8 % des patients ont eu des métastases de ce cancer.
Le risque de mort attribuée à une cause autre que le cancer de la prostate a été environ 9 fois plus élevé que le risque de mort liée au cancer de la prostate.
©Prescrire 1er octobre 2015
"Cancers localisés de la prostate sans critère de gravité non traités d'emblée" Rev Prescrire 2015 ; 35 (384) : 770. (pdf, réservé aux abonnés)