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Recommandations médicales : une évolution à double tranchant

Les recommandations médicales sont bénéfiques quand elles corrigent des comportements non optimaux des médecins. Mais il ne faudrait pas qu'elles déresponsabilisent les médecins dans la recherche des soins les mieux adaptés à chaque patient.

Dans son numéro d'avril, Prescrire rappelle que le médecin reste libre de ses prescriptions en France, dans l'intérêt premier du patient. Divers organismes (Haute autorité de santé, assurance maladie) cherchent cependant à influencer les prescriptions des médecins, pour des raisons de bonnes pratiques médicales et d'économie de santé.
Le patient-consommateur peut espérer d'une certaine "normalisation" de la santé le moyen d'échapper à des pratiques médicales obsolètes ou non validées. Les soignants eux-mêmes peuvent se sentir rassurés de pratiquer une médecine plus normative et collective, et moins artisanale ou personnelle.
Prescrire montre que la portée juridique des différentes recommandations médicales actuelles est variable, et, globalement, assez peu contraignante. Il faut dire que la médecine n'est pas totalement normalisable, parce que tous les patients ne sont pas identiques.
Prescrire souligne qu'un médecin ne serait pas complètement quitte de ses responsabilités en appliquant systématiquement des recommandations officielles.
Un médecin doit pouvoir justifier ses choix (devant ses patients, sa conscience professionnelle ou un juge) sur des données solides, qu'il s'agisse ou non de recommandations officielles, voire même sur des données fiables contradictoires avec des recommandations officielles.

©Prescrire 1er avril 2008

"Force normative des recommandations : un concept à géométrie variable" Rev Prescrire 2008 ; 28 (294) : 295-299. Télécharger (pdf, 155 Ko).