En France, près de 20 ans après la mise en œuvre de la directive européenne encadrant l'utilisation des compléments alimentaires, leur consommation et leur diversification sont en hausse constante. Les pharmaciens d'officine en sont les premiers distributeurs, en concurrence avec les sites marchands sur internet, qui progressent.
La directive de 2002, transposée en France en 2006, définit trois procédures d'autorisation de mise sur le marché des compléments alimentaires, selon que les ingrédients sont ou non déjà commercialisés en France, ou dans l'Union européenne.
Début 2021, hormis une liste européenne de vitamines et minéraux, la plupart des ingrédients sont autorisés au niveau national, notamment des plantes et des huiles essentielles, avec des différences notables entre États membres. En France, le système d'autorisation des compléments alimentaires est assuré par la Direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes (Dgccrf, du ministère de l'économie), pas par les agences sanitaires. La Dgccrf manque d'exigence en matière de protection des personnes, notamment pour les nouveaux ingrédients déjà commercialisés dans un autre État membre.
Les informations à disposition des consommateurs sur les compléments alimentaires sont insuffisantes et difficiles à trouver. Elles sont dispersées dans divers arrêtés ministériels, dont les mises à jour reposent sur des recommandations de la Dgccrf.
Début 2021, il n'existe pas de base publique française ou européenne conçue pour les consommateurs et les professionnels de santé permettant de connaître les ingrédients autorisés, avec leurs conditions et restrictions éventuelles d'utilisation, ni les ingrédients interdits ou dangereux.
©Prescrire 1er mars 2021
• Texte complet :
"Compléments alimentaires : peu évalués et contrôlés, trop facilement autorisés et parfois dangereux" Rev Prescrire 2021 ; 41 (449) : 208-213. Réservé aux abonnés.