L'iode joue un rôle majeur dans le fonctionnement de la thyroïde. La France n'est pas une zone de carence en iode problématique. Les apports en iode sont considérés comme adéquats et il n'y a pas de données de bonne qualité qui démontrent l'intérêt d'une supplémentation en iode pendant la grossesse dans cette zone.
Du fait de l'immaturité fœtale, un apport excessif d'iode pendant la grossesse expose l'enfant à naître à une hypothyroïdie. Les conséquences cliniques chez les enfants sont des hypothyroïdies, des goitres, des troubles du développement intellectuel et des surdités.
L'écart entre apport recommandé et apport dangereux n'est pas très grand.
Chez les femmes enceintes, il est prudent de vérifier les divers apports iodés, notamment sous forme de compléments alimentaires, d'algues marines, de régimes alimentaires déséquilibrés ou dans certains médicaments. L'iode est présent dans le sel de table iodé, les produits de la mer dont les algues et le poisson, les œufs et les produits laitiers surtout issus de l'agriculture conventionnelle.
La plupart des compléments alimentaires multivitaminiques proposés aux femmes enceintes et vendus en officine contiennent de l'iode à dose élevée, parfois supérieure à celle recommandée. Des compléments alimentaires iodés en vente libre, en particulier sur internet, contiennent parfois jusque 50 fois plus d'iode que l'apport journalier recommandé.
Les femmes qui pourraient devenir enceintes ou le sont déjà ont intérêt à savoir que les surdoses de compléments alimentaires iodés sont dangereuses pour leur enfant à naître. Un apport systématique est à éviter car une alimentation équilibrée apporte suffisamment d'iode au quotidien.
©Prescrire 1er mars 2021
• Texte complet :
"Apports iodés excessifs pendant la grossesse : hypothyroïdie de l'enfant à naître" Rev Prescrire 2021 ; 41 (449) : 187-190. Réservé aux abonnés.