L'hirsutisme est un excès de poils longs, drus et pigmentés (par opposition au duvet), présent chez les femmes sur des zones où les poils se développent en général que chez les hommes, sous l'influence des androgènes. La pilosité est sujette à de fortes variations interindividuelles, et son appréciation est subjective.
Des troubles menstruels et un surpoids associés à une acné orientent vers un syndrome des ovaires polykystiques, cause la plus fréquente d'hirsutisme. Divers médicaments exposent à un excès de poils, notamment ceux à propriété androgénique, les corticoïdes, le minoxidil (Alostil° ou autre), des immunodépresseurs, des antiépileptiques.
En cas de gêne liée à un hirsutisme, des méthodes locales par rasage ou épilation mécanique sont les premiers choix. La dépilation par application de crèmes à base de thioglycolates et de mercaptan ou la décoloration par application de crèmes, ou de solutions à base d'eau oxygénée ou d'ammoniaque sont d'autres options. D'autres méthodes locales telles que l'électrolyse (alias épilation électrique) ou certains lasers visent à détruire les follicules pileux, avec une efficacité variable et des effets indésirables.
En cas d'échec ou d'insatisfaction avec des méthodes locales, un traitement médicamenteux prolongé par la spironolactone (Aldactone° ou autre) par voie orale est un recours, faute de mieux, chez une femme correctement informée des limites d'efficacité et des effets indésirables de ce traitement, et sous surveillance médicale, d'autant que cette utilisation n'est pas mentionnée dans l'autorisation de mise sur le marché (AMM) des spécialités à base de spironolactone.
La cyprotérone (Androcur° ou autre) est à écarter du fait d'une balance bénéfices-risques défavorable avec des effets indésirables graves.
©Prescrire 1er novembre 2019
"Hirsutisme" Rev Prescrire 2019 ; 39 (433) : 842-845. (pdf, réservé aux abonnés)
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