On nomme hyperpilosités des excès de poils. On distingue en général l'hypertrichose qui se manifeste, chez l'homme ou la femme, par une pilosité envahissante sur une partie du corps ou sa totalité, le plus souvent sous forme de duvet, et l'hirsutisme qui se manifeste par l'apparition d'une pilosité de type masculin dans des zones normalement sans poils chez les femmes (visage, cou, thorax, zone entre le pubis et le nombril, fesses).
La gêne liée à une hyperpilosité est subjective et influencée par des notions socioculturelles et personnelles. Elles exposent à un handicap psychosocial.
Divers médicaments exposent plus ou moins fréquemment à des hyperpilosités, qu'ils soient administrés par voie locale ou générale. Les hyperpilosités d'origine médicamenteuse apparaissent souvent plusieurs mois après le début de la prise du médicament, et sont réversibles en quelques mois après son arrêt. Le risque d'hyperpilosité est plus important en cas d'association de plusieurs médicaments ayant ce même effet indésirable.
Les médicaments les plus souvent impliqués dans la survenue d'hyperpilosités sont surtout : les médicaments exerçant un effet androgénique (testostérone, tibolone, certains progestatifs, etc.) ; le minoxidil ; les corticoïdes y compris par voie inhalée ; la ciclosporine ; des médicaments tels que le latanoprost ou le travoprost utilisés en collyre dans le glaucome chronique ; des inhibiteurs antitumoraux ayant un effet anti-facteur de croissance épidermique (EGFR) ; la phénytoïne, un antiépileptique.
©Prescrire 1er janvier 2017
"Excès de poils d'origine médicamenteuse" Rev Prescrire 2017 ; 37 (399) : 26-29. (pdf, réservé aux abonnés)