La syphilis est une infection sexuellement transmissible causée par une bactérie du groupe des tréponèmes. Au cours de l'année qui suit le début de l'infection, la syphilis, contagieuse, est dite précoce et comporte plusieurs stades cliniques : syphilis primaire (développement d'un chancre pas toujours visible selon sa localisation) ; syphilis secondaire (éruption cutanée) et syphilis latente précoce (sans signe clinique). En l'absence de traitement, des complications tardives graves surviennent chez 10 % à 30 % des patients. La maladie ne confère pas d'immunité durable, d'où des réinfections possibles.
La confirmation du diagnostic de syphilis repose le plus souvent sur la sérologie, associant un test de recherche des anticorps antitréponème tel qu'un test Elisa ou apparenté, complété si positif par un test tel que le VDRL.
En l'absence de résistance connue du tréponème de la syphilis vis-à-vis des pénicillines, le traitement de premier choix de la syphilis précoce est une injection intramusculaire de benzathine benzylpénicilline. La doxycycline ou la ceftriaxone sont des options de second choix. L'efficacité du traitement est évaluée par un test sérologique quantitatif tel que le VDRL, mesuré juste avant le début du traitement, puis après 3, 6 et 12 mois.
La coopération du patient est décisive pour proposer un dépistage et un traitement éventuel aux partenaires sexuels du patient.
Pour limiter la transmission, tout rapport sexuel, même avec préservatif, est à éviter pendant la durée du traitement.
Les allergies aux pénicillines, les difficultés à reconnaître l'affection et à identifier des partenaires sexuels potentiellement contaminés, et le long délai de suivi pour s'assurer de la guérison, entravent parfois l'interruption de la transmission.
©Prescrire 1er novembre 2017
"Traitements d'une syphilis précoce" Rev Prescrire 2017 ; 37 (409) : 836-839. (pdf, réservé aux abonnés)