La maladie de Basedow, due à un excès d'hormones thyroïdiennes, atteint surtout les femmes, et se manifeste souvent par une accélération du rythme cardiaque, une perte de poids, des tremblements, une nervosité, des sueurs, une augmentation du volume de la glande thyroïde (goitre) et des globes oculaires exorbités. L'évolution est variable, elle peut se compliquer de troubles cardiovasculaires, surtout chez les patients âgés ou en cas de pathologie cardiaque préexistante. Pendant la grossesse, la maladie de Basedow, souvent moins sévère aux 2e et 3e trimestres, expose à un risque d'hyperthyroïdie de l'enfant à naître.
Trois options thérapeutiques sont disponibles.
Des médicaments antithyroïdiens diminuent la production d'hormones thyroïdiennes : le carbimazole et le thiamazol ont la balance bénéfices-risques la plus favorable en dehors du premier trimestre de grossesse, avec guérison définitive dans environ 50 % des cas après un traitement de 12 mois à 18 mois. Leurs effets indésirables sont nombreux et certains sont rares mais graves.
L'iode radioactif détruit la thyroïde avec une guérison dans environ 80 % des cas en 1 ou 2 mois avec une hypothyroïdie définitive fréquente. Il expose à des atteintes oculaires, en particulier chez les fumeurs, et ne doit pas être utilisé en cas de grossesse.
L'ablation totale ou partielle de la thyroïde sous anesthésie générale expose à un faible risque de récidives, mais aussi à des complications définitives dans 1 % à 5 % des cas, et impose un traitement substitutif par hormone thyroïdienne.
En pratique, il faut apprécier au cas par cas la ou les options thérapeutiques les plus appropriées et discuter avec le patient du choix parmi ces traitements.
©Prescrire 1er novembre 2016
"Maladie de Basedow chez les adultes" Rev Prescrire 2016 ; 36 (397) : 833-840. (pdf, réservé aux abonnés)