L'analyse des notifications spontanées d'effets indésirables par les centres de pharmacovigilance est un élément important d'une pharmacovigilance forte, comme l'ont montré les 36es journées françaises de pharmacovigilance.
Plusieurs communications sont intéressantes pour la pratique et constituent autant de retours d'informations encourageant les notifications d'effets indésirables par les soignants et les patients. En voici quelques exemples.
- Les tendinopathies (avec parfois rupture du tendon d'Achille) sont un effet indésirable connu des fluoroquinolones par voie générale. Le Centre de Dijon a montré que cet effet indésirable peut survenir aussi avec les gouttes auriculaires de ces antibiotiques.
- Le Centre de Caen a étudié 30 cas de neuropathie optique chez des patients sous anti-TNF alpha, utilisé dans des rhumatismes. En cas d'arrêt du médicament, la neuropathie a semblé régresser dans la plupart des cas. L'apparition de troubles visuels sous anti-TNF alpha doit faire envisager une neuropathie causée par le médicament.
- Le Centre de Franche-Comté a analysé 424 notifications d'extravasations : ces passages hors de la veine d'un médicament perfusé par voie intraveineuse ont des conséquences parfois graves qui rappellent que leur survenue doit être surveillée pour arrêter la perfusion sans tarder. Les médicaments impliqués ont été divers. Les plus souvent en cause ont été des produits de contraste radiographiques, des anticancéreux, des solutions de nutrition parentérale, et parfois aussi des solutions de sels de fer ou de calcium, la noradrénaline, l'amiodarone, des anti-infectieux, des diphosphonates, etc.
©Prescrire 1er novembre 2015
"Trente-sixième journées françaises de pharmacovigilance : les faits marquants 2015" Rev Prescrire 2015 ; 35 (385) : 825-830. (pdf, réservé aux abonnés)