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Des médicaments bradés à l'hôpital qui augmentent les dépenses en ville

Les prescriptions hospitalières ont une influence importante sur les prescriptions en ville. Les firmes bradent certains médicaments à l'hôpital en vue d'augmenter leurs ventes en officine de ville.

Les firmes pharmaceutiques consentent parfois aux hôpitaux des prix d'achat très bas de leurs médicaments. Le but des firmes est de bénéficier ensuite de l'influence des prescriptions hospitalières sur les prescriptions de ville. En effet, les médicaments prescrits à l'hôpital sont pris ensuite par les patients parfois pendant des mois ou des années, après la sortie de l'hôpital.

Or les prix des médicaments remboursables en ambulatoire sont souvent beaucoup plus élevés que les prix libres et "négociés" dans les établissements de santé.

Selon une étude, pour les médicaments dont la prescription est surtout hospitalière, le prix en ville est peu supérieur au prix à l'hôpital. Par contre, les médicaments prescrits surtout en ambulatoire sont entre 5 et 20 fois plus coûteux en ville qu'à l'hôpital. Autrement dit, le prix de médicaments très vendus en ville est généralement bradé à l'hôpital.

Une autre étude portant sur les statines a montré que les prescriptions de l'atorvastatine avaient augmenté en ville, suite à sa vente bradée à l'hôpital. Or cette augmentation des prescriptions en ville a entraîné un surcoût pour l'assurance maladie car l'atorvastatine n'était alors pas substituable par un générique, contrairement à d'autres statines aussi efficaces.

La recherche d'économies à l'hôpital, malgré son intérêt, contribue ainsi parfois à un surcoût en ville.

©Prescrire 1er avril 2015

"Médicaments bradés à l'hôpital : induction de prescriptions coûteuses en ville" Rev Prescrire 2015 ; 35 (378) : 301. (pdf, réservé aux abonnés)

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