Des études étatsuniennes et britanniques ont montré que, parmi les erreurs liées aux interventions chirurgicales, les erreurs de patients et les erreurs de site opératoire (côté à opérer par exemple), aux conséquences souvent irréversibles et dramatiques, sont évitables.
Dans une étude étatsunienne auprès d’environ 6 000 médecins, plus de 27 000 effets indésirables ont été déclarés entre 2002 et 2008. Sur 25 erreurs de patients (confusion entre patients portant le même nom, etc.), 5 ont subi des effets indésirables graves, 8 patients ont subi des conséquences modérées car arrêtées au début d’un acte ou sans conséquences majeures. Suite aux 107 erreurs de sites opératoires, 1 patient est mort, 38 ont subi des conséquences graves et 65 des conséquences modérées.
L’analyse des causes a mis en évidence surtout des erreurs de communication orale ou écrite, des erreurs de diagnostic, des erreurs de traitement souvent considérés comme "non nécessaires", des erreurs de jugement. Un non-respect des contrôles ultimes avant intervention a été noté dans 72 % des erreurs de sites.
L’Organisation mondiale de la santé (OMS) a développé une méthode regroupant un ensemble de vérifications croisées, dite "check-list de sécurité chirurgicale". Cette liste vise à améliorer la sécurité au bloc opératoire, réduire les erreurs chirurgicales, renforcer la communication et le partage des informations.
Les vérifications avant intervention s’avèrent un facteur de prévention quand elles sont appliquées méthodiquement et systématiquement, en impliquant le patient pour vérifier son identité et le site opératoire, et en formant les soignants, notamment au partage oral d’informations.
©Prescrire 1er juillet 2012
"Chirurgie : éviter les erreurs de patients ou de sites à opérer" Rev Prescrire 2012 ;
32 (345) : 517-519. (pdf, réservé aux abonnés)
