Le dépistage organisé du cancer colorectal a été généralisé en France depuis 2002. Ce dépistage, proposé tous les deux ans aux adultes âgés de 50 ans à 74 ans, consiste en la recherche de sang dans les selles grâce au test dit Hemoccult°, suivie d’une coloscopie en cas de test positif. Le test Hemoccult° est négatif à tort une fois sur deux et donc peu sensible.
En France, en 2011, le programme national de dépistage du cancer colorectal a recommandé de substituer les tests Hemoccult° par des tests immunologiques à lecture automatisée, plus sensibles.
Selon les comparaisons effectuées par rapport au test Hemocult°, les tests immunologiques ont permis de dépister 2 fois plus de cancers colorectaux, et 3 fois plus d’adénomes à risque de cancérisation . Mais ils doublent le nombre de coloscopies, sans pour autant augmenter leur rendement. Pour les deux types de test, environ 14 coloscopies sont réalisées pour un cancer détecté.
Le dépistage des cancers colorectaux expose aux effets indésirables de la coloscopie. Environ 3 complications graves surviennent pour 1 000 coloscopies réalisées, notamment des perforations et des hémorragies.
Le gain en termes de mortalité par cancer colorectal, la fréquence des complications de la coloscopie, une comparaison directe des performances des divers tests immunologiques sont des éléments importants pour déterminer si les tests immunologiques améliorent réellement la balance bénéfices-risques du dépistage du cancer colorectal.
©Prescrire 1er juillet 2012
"Dépistage des cancers colorectaux par tests immunologiques" Rev Prescrire 2012 ;
32 (345) : 522-525. (pdf, réservé aux abonnés)