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Crampes : la quinine toujours là malgré des risques mortels

Les autorisations de mise sur le marché de la quinine dans les crampes essentielles sont maintenues, malgré une balance bénéfices-risques défavorable.

En France, la quinine est notamment autorisée pour le « traitement d'appoint des crampes musculaires essentielles », sous les noms commerciaux Hexaquine°, Okimus° et Quinine vitamine C Grand°.

Le bénéfice clinique réel de la quinine dans cette situation est, au mieux, modeste. En revanche, les effets indésirables graves de la quinine, rares mais parfois mortels, sont connus depuis longtemps : troubles du rythme cardiaque, troubles sanguins, réactions allergiques sévères, etc. Elle expose aussi à des manifestations sensorielles (en particulier des troubles de l'audition), à des cas isolés de myopie, des troubles cutanés, des hypoglycémies, des atteintes hépatiques, des insuffisances rénales, etc.

Mi-2011, l'agence française du médicament (Afssaps) a fait le choix de maintenir les autorisations de mise sur le marché (AMM) de la quinine dans les crampes. Aux États-Unis d'Amérique et en Australie, les AMM de la quinine dans les crampes ont été retirées respectivement en 1995 et 2004.

Fin avril 2011, la Commission de la transparence a demandé la radiation des spécialités Hexaquine°, Okimus° et Quinine vitamine C Grand° de la liste des médicaments remboursables, compte tenu de leur faible efficacité et de leurs effets indésirables rares, mais graves, et donc disproportionnés. Ces médicaments ne seront plus remboursables à compter du 1er décembre 2011.

Les crampes essentielles sont parfois très gênantes, mais elles sont bénignes. L'étirement passif du muscle entraîne rapidement la résolution de la crampe. Un défaut d'hydratation est parfois la cause.

Une fois de plus, dans l'attente de décisions plus énergiques des autorités de santé en France, il revient aux soignants d'éviter d'exposer les patients aux médicaments plus dangereux qu'utiles, tels la quinine dans les crampes.

©Prescrire 1er novembre 2011

"Quinine et crampes : toujours autorisée par l'Afssaps malgré les risques mortels" Rev Prescrire 2011 ; 31 (337) : 820. (pdf, réservé aux abonnés)

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Pour en savoir plus :

Médicaments sous
surveillance : l’analyse
de Prescrire
(Février 2011)
Accès libre

Quinine (Hexaquine° ou autre)
et crampes : des risques
mortels existent
(Décembre 2010)
Accès libre