Les traumatismes crâniens sont fréquents et le plus souvent bénins. Cependant, certains se compliquent d’hémorragies intracrâniennes et sont mortels. C’est une des principales causes de décès chez les enfants.
Le bien évalué "score de Glasgow" évalue 3 aspects de la vigilance permettant de soupçonner une lésion intracrânienne grave : ouverture des yeux, réponse verbale et réponse motrice à des ordres ou à une douleur. En cas d’anomalie de ce score, le patient doit être rapidement orienté vers un service d’accueil d’urgence disposant d’un scanner. L’examen au scanner est le premier choix pour diagnostiquer une lésion intracrânienne grave, mais son utilisation est à limiter afin d’éviter d’exposer inutilement les patients aux irradiations.
Des signes cliniques permettent d’évaluer la gravité du traumatisme et d’évoquer une lésion intracrânienne en fonction de l’âge. Chez les enfants âgés de moins de 2 ans, les signes évoquant une lésion intracrânienne grave sont : perte de connaissance supérieure ou égale à 5 secondes, traumatisme violent, trouble de la vigilance, hématome du cuir chevelu, fracture du crâne palpable, comportement anormal. À l’inverse, quand aucun de ces signes n’est présent, une lésion intracrânienne grave est exclue avec un risque d’erreur proche de zéro.
Chez les enfants âgés de plus de 2 ans, les signes évoquant une lésion intracrânienne grave sont : perte de connaissance, trouble de la vigilance, vomissements répétés, maux de tête sévères, signe clinique de fracture du crâne, traumatisme violent. À l’inverse, quand aucun de ces signes n’est présent, une lésion intracrânienne grave est exclue avec un risque d’erreur proche de zéro.
Si le risque de lésion intracrânienne grave est faible mais non nul, une surveillance quelques heures aux urgences permet de décider l’utilité d’un scanner cérébral. Quand le traumatisme est apparemment bénin, une surveillance à domicile est souhaitable pendant 48 heures.
©Prescrire 1er septembre 2011
"Traumatismes crâniens. Gare aux situations à risque de lésion intracrânienne grave" Rev Prescrire 2011 ; 31 (335) : 678-682. (pdf, réservé aux abonnés)