L'intérêt d'un médicament réside parfois dans une forme pharmaceutique mieux adaptée à son utilisation par les patients. Mais il s'agit parfois de simples gadgets comme le déplore la revue Prescrire dans son numéro d'octobre.
Ainsi, des lyophilisats oraux à base d'extrait de pollen de phléole des près (Grazax°), dans le domaine de la désensibilisation de patients allergiques, où on est habitué à l'injectable. Or cet extrait de pollen a une efficacité très modeste, qui ne fait pas le poids devant la fréquence des effets indésirables, dont la gravité est encore mal cernée. Ainsi, des dispositifs transdermiques de rotigotine (Neupro°), pour les patients parkinsoniens, surtout habitués aux formes orales. Or la rotigotine est plutôt moins efficace que les antiparkinsoniens oraux auxquels elle a été comparée, et les dispositifs transdermiques provoquent un surcroît d'effets indésirables. Ainsi de la poudre pour inhalation buccale de zanamivir (Relenza°), désormais indiqué chez les jeunes enfants dans le traitement de la grippe. Or, le zanamivir n'a toujours pas d'intérêt décisif prouvé pour les patients qui ont le plus à craindre de la grippe, et les dispositifs inhalateurs de poudre comme ceux de Relenza° ne sont pas bien adaptés aux plus jeunes enfants.
Des firmes pharmaceutiques mettent en scène des gadgets pour masquer les insuffisances de leurs médicaments en termes d'efficacité ou d'effets indésirables ; et les agences laissent faire, au lieu d'exiger des progrès réels, utiles à la collectivité.
©Prescrire 1er octobre 2007
LIBRE "Le mot de Gaspard : Gadgets" Rev Prescrire 2007 ; 27 (288) : 724. Télécharger (pdf, 120 Ko).
