Dans son numéro de septembre, la revue Prescrire rappelle que, pour soulager les douleurs ostéoarticulaires, l'antalgique de référence est le paracétamol. En deuxième ligne, on utilise des anti-inflammatoires non stéroïdiens (AINS), en particulier l'ibuprofène (Brufen° ou autre) ou le naproxène (Naprosyne° ou autre).
À l'occasion de la commercialisation dans certains pays européens de l'étoricoxib (Arcoxia°), un AINS de la classe des "coxib", la revue rappelle que les coxibs ne présentent pas d'efficacité supérieure à celles des autres AINS et n'apportent pas de progrès en termes d'effets indésirables digestifs graves. De plus, ils entraînent souvent un surcroît de risques cardiovasculaires et cutanés, par rapport aux autres AINS. Ainsi le rofécoxib (ex-Vioxx°) a été retiré du marché mondial en 2004, en raison d'un excès flagrant d'effets indésirables cardiovasculaires, avec augmentation de la mortalité totale. Le valdécoxib a été retiré en 2005. D'autres "coxibs" sont restés commercialisés dans certains pays européens avec une simple mention particulière concernant leurs risques.
Après l'analyse d'un dossier volumineux (15 000 patients dans un essai…), la revue Prescrire conclut que l'étoricoxib est aussi décevant que les autres coxibs, avec une mortalité plutôt plus élevée qu'avec les autres AINS. Elle déplore un tel gâchis économique et surtout humain, pour un résultat aussi médiocre, mais qui était largement prévisible, alors qu'il existe tant de maladies négligées.
©Prescrire 1er septembre 2007
"Étoricoxib (Arcoxia°)" Rev Prescrire 2007 ; 27 (287) : 645-650. Télécharger (pdf, 345 Ko).
