Dans son numéro de septembre, la revue Prescrire s'indigne à propos de l'autorisation de mise sur le marché d'un "nouveau" neuroleptique, la palipéridone (Invega°), qui n'est autre que le métabolite actif de la rispéridone (Risperdal°). Cette autorisation a été accordée sur la base d'un dossier d'évaluation clinique de la palipéridone ne comportant aucun essai contre rispéridone, ni contre halopéridol (Haldol°) (le traitement de référence), mais simplement contre placebo, ce qui signifie que des patients en souffrance aiguë ont été délibérément enrôlés dans ces essais, en étant privés du meilleur traitement disponible.
Le lancement de la palipéridone apparaît comme une simple opération commerciale sans aucun progrès tangible pour les patients, à l'approche de la mise sur le marché de copies de la rispéridone. Ainsi une firme est allée au plus vite pour commercialiser un nouveau médicament ; les agences du médicament ont appliqué de manière mécanique une législation qui malheureusement ne vise pas à la recherche du progrès thérapeutique ; et des médecins à la conscience anesthésiée se sont dispensés de soulager une souffrance au profit d'une "recherche" de piètre portée.
Pour la revue Prescrire, il y urgence à remobiliser les agences du médicament sur leurs missions de santé publique et à réaffirmer la mission des soignants auprès des malades.
©Prescrire 1er septembre 2007
"Palipéridone (Invega°)
" Rev Prescrire 2007 ; 27 (287) : 651-652. Télécharger (pdf, 208 Ko).