Utiliser un traitement à bon escient suppose que le prescripteur ait, entre autres, une appréciation correcte d'une part du risque de base, c'est-à-dire le risque lié à une situation clinique en l'absence de traitement, d'autre part de l'efficacité du traitement. Une enquête étatsunienne a montré que beaucoup de soignants font des estimations largement erronées de ces éventualités pour un patient donné. Des soignants ont été interrogés sur la probabilité de survenue d'une complication sans traitement ainsi que sur l'intérêt d'un traitement visant à la prévenir, pour un patient fictif déterminé, dans quatre situations cliniques : fibrillation auriculaire, hypertension artérielle modérée, ostéoporose et hypercholestérolémie modérée. Leur appréciation a été mise en regard des données de l'évaluation clinique.
Une surestimation parfois importante du risque de base et de l'efficacité des traitements a été constatée dans les différentes situations cliniques. Les soignants qui surestimaient le plus l'efficacité des traitements se déclaraient davantage enclins à les proposer aux patients.
Dans leur communication avec les patients ou leur entourage, les soignants expriment en général l'efficacité du traitement en diminution relative du risque de complication, et non en diminution de sa valeur absolue, ce qui conduit à surestimer son efficacité.
Cette distorsion dans la représentation de l'efficacité du traitement nuit à la possibilité de prendre une décision fiable partagée avec le patient.
Élaboré par la Rédaction
©Prescrire 1er juin 2023
• Texte complet :
"Efficacité des traitements annoncée aux patients : souvent grandement surestimée" Rev Prescrire 2022 ; 43 (476) : 468-469. Réservé aux abonnés.