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Certaines obésités génétiques très rares : une option médicamenteuse à discuter avec les patients

Certaines mutations génétiques provoquent une sensation de faim incessante, source d'obésités dites morbides qui augmentent la mortalité et altèrent la qualité de vie des patients. Dans ces situations très rares, le setmélanotide (Imcivree°) peut s'avérer utile.

Chez les très rares patients atteints d'une mutation sur les gènes POMC, PCSK1 ou LEPR, la sensation de faim est incessante et le besoin de rechercher de la nourriture est permanent. Ces troubles du comportement alimentaire sont à l'origine d'une obésité avec une prise de poids progressive et extrême dès les premières années de vie, conduisant, à l'âge adulte, à un indice de masse corporelle (IMC) supérieur à 40 kg/m2, soit une obésité dite morbide. Ces obésités exposent comme les autres à de nombreuses complications, notamment des troubles cardiovasculaires et des cancers. Les mutations en cause entraînent aussi divers déficits hormonaux.

Les mesures habituellement proposées telles que mesures diététiques, modifications du mode de vie, approches comportementales, sont souvent peu efficaces pour contrôler la faim ressentie et réduire les prises de nourriture. Il en est de même pour la chirurgie de l'obésité.

Dans deux essais non comparatifs (au total 30 patients), après un an de traitement, le setmélanotide (Imcivree°) a réduit la sensation de faim, ce qui a été à l'origine d'une diminution du poids moyen d'environ 10 % à 20 %. Une amélioration de la qualité de vie cliniquement pertinente a été rapportée chez certains patients, mais ces résultats sont de très faible niveau de preuves.

On ne sait pas si le setmélanotide diminue les complications liées à l'obésité, ni s'il a des effets sur les autres manifestations cliniques liées à ces mutations, tels que les divers déficits hormonaux. Le setmélanotide expose notamment à des hyperpigmentations de la peau, des réactions au site d'injection, des troubles digestifs et sexuels, et des dépressions.

En pratique, le setmélanotide est une option à discuter avec ces patients en les informant des nombreuses incertitudes qui persistent mi-2022 autour de son efficacité et de ses effets indésirables. L'évaluation du setmélanotide est à poursuivre.

Élaboré par la Rédaction
©Prescrire 1er octobre 2022

• Texte complet : 

"Setmélanotide (Imcivree°) et certaines obésités très rares d'origine génétique." Rev Prescrire 2022 ; 42 (468) : 734-737. Réservé aux abonnés.

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tels que le liraglutide :
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et cholécystites"
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42 (467) : 662.
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"Obésité : quelques
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Rev Prescrire 2021 ;
41 (458) : 940-941.
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