En France, la majorité des soignants libéraux n'ont pas accès à des interprètes professionnels lors de leurs consultations avec des personnes ne parlant pas, ou mal, le français. Pour faciliter l'accompagnement médical de ces personnes, les soignants font souvent appel à un des proches, quand cela est possible. Ce recours présente des inconvénients : risque de déformation des propos, rupture du secret professionnel, inversion du rôle parent-enfant, réticence à aborder des sujets intimes, etc.
Certains acteurs d'Alsace, des Pays de la Loire et de la région rennaise ont fait la preuve, qu'en lien avec les unions régionales des professions de santé et les agences régionales de santé, la mise à disposition d'un interprétariat sous forme présentielle, téléphonique ou de visioconférence est possible. L'Inspection générale des affaires sociales (IGAS) confirme l'intérêt de l'interprétariat en santé, pour lequel la France a du retard sur d'autres pays voisins. Elle propose sa généralisation, en insistant sur quelques conditions : garantir la qualité des organismes et des interprètes (via une certification), majorer le tarif de l'acte médical quand il se double de la présence physique, téléphonique ou par visioconférence d'un interprète.
En dépit d'initiatives ponctuelles soutenant l'interprétariat en santé (guide publié par une association pilote, recommandations de la Haute autorité de santé, création du Réseau d'interprétariat médical et social, rapport de l'IGAS), la généralisation de cette pratique utile au soin se fait toujours attendre fin 2021.
Élaboré par la Rédaction
©Prescrire 1er janvier 2022
• Texte complet :
"Interprétariat professionnel et soins : des expériences hors de l'hôpital à généraliser" Rev Prescrire 2022 ; 41 (459) : 58-62. Réservé aux abonnés.