Les inhibiteurs de la pompe à protons (IPP) diminuent la sécrétion gastrique acide au niveau de la paroi gastrique. Il s’agit de : l’ésoméprazole (Inexium° ou autre), le lansoprazole (Lanzor°, Ogast°, Ogastoro° ou autre), l’oméprazole (Mopral°, Zoltum° ou autre), le pantoprazole (Eupantol°, Inipomp° ou autre), le rabéprazole (Pariet° ou autre). Ils sont autorisés dans des œsophagites, reflux gastro-œsophagiens et ulcères gastroduodé-naux.
Après quelques semaines de traitement, l’arrêt d’un IPP expose à un rebond d’acidité gastrique, source de régurgitations acides et de brûlures digestives qui incitent à reprendre le traitement. Lors de l’arrêt de l’IPP, l’utilisation d’un antiacide (alias "pansement gastrique") est donc à envisager afin de passer la période à risque de rebond d’acidité gastrique. Un antiacide peut aussi éviter de commencer un traitement par IPP, tout simplement.
Une prise prolongée d’IPP expose à de nombreux effets indésirables parfois graves tels que des : infections bactériennes, digestives ou pulmonaires ; fractures osseuses, douleurs musculaires et articulaires ; baisse du sodium, magnésium et calcium dans le sang ; atteintes rénales ; augmentation de la mortalité.
Les IPP sont fortement prescrits en France, et leur mésusage fréquent : prescription en association avec un anti-inflammatoire non stéroïdien (AINS) chez des patients sans facteur de risque ; doses supérieures aux doses maximales préconisées officiellement ; traitements au long cours chez un patient sur cinq.
La Haute autorité de santé s’est prononcée en faveur d’une "déprescription" des IPP, démarche bienvenue pour les patients.
©Prescrire 1er avril 2021
• Texte complet :
"Inhibiteurs de la pompe à protons : savoir éviter des risques injustifiés, et savoir "déprescrire"" Rev Prescrire 2021 ; 41 (450) : 256. Réservé aux abonnés.