Depuis septembre 2020, en France, les pharmaciens d'officine sont autorisés à proposer un suivi organisé et rémunéré des patients adultes recevant un médicament des cancers par voie orale. Un tel suivi a pour principaux objectifs de contribuer à réduire le risque d'effets indésirables et de favoriser l'observance. En cas de consentement, le pharmacien et le patient formalisent leur participation en remplissant un "bulletin d'adhésion" sur le site internet de l'Assurance maladie.
Lors du premier entretien, le pharmacien collecte des données générales sur le patient (habitudes de vie, produits pris en automédication, etc.), et il évalue les connaissances du patient sur son traitement, tout en l'informant sur les modalités de prise.
Le deuxième entretien est axé sur les effets indésirables ressentis, et sur les difficultés que le patient peut rencontrer, au quotidien, vis-à-vis de son traitement. En cas de survenue d'effets indésirables, le pharmacien informe le prescripteur hospitalier ou le médecin traitant et oriente le patient pour qu'il soit pris en charge.
Le troisième entretien vise à faire le point sur l'observance du traitement par le patient, l'objectif étant d'identifier les obstacles à la prise des doses prescrites pour envisager des pistes d'amélioration : par exemple, trop de comprimés à prendre ? crainte ou survenue d'effets indésirables ? oublis ?
Un ou deux entretiens, en fonction des médicaments des cancers prescrits, sont ensuite prévus les années suivantes. Ils portent sur les effets indésirables et l'observance.
La disponibilité en ville de médicaments des cancers par voie orale requiert une plus grande implication du patient, plus livré à lui-même qu'à l'hôpital. Dans ce contexte, un suivi pharmaceutique, coordonné avec les soignants hospitaliers et de ville, est une aide probablement utile.
©Prescrire 1er mars 2021
• Texte complet :
"Médicaments des cancers par voie orale : un suivi pharmaceutique justifié et rémunéré" Rev Prescrire 2021 ; 41 (449) : 179-181. Réservé aux abonnés.