En juin 2011, l’Agence française du médicament (Afssaps) a rendu publique une étude réalisée en France à partir des données de l’assurance maladie croisées avec des données hospitalières, portant sur la pioglitazone (Actos°).
L’étude a inclus environ 1,5 million de patients qui, en 2006, ont soumis au remboursement des médicaments du diabète et étaient âgés de 40 ans à 79 ans. Ils ont été suivis 4 ans. Il est apparu une augmentation statistiquement significative de la fréquence des cancers de la vessie chez les patients exposés à la pioglitazone par rapport à ceux exposés à d’autres médicaments du diabète. Ce risque a paru lié à la dose et à la durée du traitement.
Ces résultats sont cohérents avec les données disponibles dès 2002 : le dossier initial d’évaluation clinique de la pioglitazone montrait déjà une balance bénéfices-risques défavorable. Elle a pourtant été autorisée, et des patients ont été exposés pendant des années. Pendant que les "études" se poursuivaient… sans montrer d’intérêt réel à ce médicament.
La France a suspendu l’utilisation de la pioglitazone sur la base de l’étude publiée en juin et de l’accumulation des données depuis 2002. L’Allemagne a pris une mesure similaire à celle de la France, mais l’Agence européenne du médicament a confirmé en juillet le maintien de ce médicament sur le marché. Au détriment des patients et au profit de firmes pharmaceutiques. Combien de morts faut-il encore pour que les responsables européens tirent les leçons du désastre Mediator° ?
©Prescrire 1er septembre 2011
"Pioglitazone : cancer de la vessie (suite)" Rev Prescrire 2011 ; 31 (335) : 668.
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