En juin 2011, l'Agence européenne du médicament (EMA) a publié les conclusions de sa Commission d'autorisation de mise sur le marché européenne suite à la troisième réévaluation du nimésulide (Nexen° ou autre).
Ces conclusions et recommandations sont édifiantes et dangereuses. L’EMA a reconnu que cet anti-inflammatoire non-stéroïdien (AINS) n'apporte aucun progrès (y compris en termes d'effets indésirables digestifs), et provoque même un surcroît d'effets indésirables hépatiques graves, voire mortels. Mais l’EMA a considéré que la balance bénéfices-risques du nimésulide reste favorable dans des situations de courte durée, telles la douleur aiguë et les règles douloureuses. Et, en dépit de l'opposition de certains experts, l’EMA a seulement proposé le retrait de l'indication dans l'arthrose, où les AINS sont généralement utilisés sur des longues durées. La France n’a pas soutenu cette position, considérant que la balance bénéfices-risques du nimésulide est défavorable dans toutes ses indications.
Dans un tiers des cas, les atteintes hépatiques surviennent dans les 15 premiers jours de la prise de nimésulide. Quelle confiance accorder aux experts de l’EMA qui se prononcent en faveur du maintien sur le marché européen du nimésulide contre l'intérêt évident des patients, vu la disponibilité d'autres AINS moins à risques, tels l'ibuprofène (Brufen° ou autre) ou le naproxène (Apranax° ou autre) ?
©Prescrire 1er septembre 2011
"Nimésulide. L'EMA ne donne toujours pas la priorité aux intérêts des patients" Rev Prescrire 2011 ; 31 (335) : 659. (pdf, réservé aux abonnés)