prescrire.org > Tous les articles en Une > Les articles en Une depuis 2002 : 2009 > Dépistage systématique des cancers de la prostate : non justifié

Article en Une : Archives

Chaque mois, la Rédaction publie des informations en accès libre.

2009 : 1 | 30 | 60 | 90 | 120 | 150 | 180 | 210

Dépistage systématique des cancers de la prostate : non justifié

En 2009, l’intérêt du dépistage systématique des cancers de la prostate n’est pas clairement démontré mais ses effets indésirables sont avérés.

Dans son numéro de juin, Prescrire présente une synthèse de 4 essais comparatifs évaluant la balance bénéfices-risques à long terme du dépistage des cancers de la prostate par le dosage du taux de PSA, associé ou non au toucher rectal.
Quand le taux de l’antigène prostatique (PSA), dépasse 4 ng/ml, le risque de cancer prostatique est multiplié par environ 1,5 à 3 pour chaque augmentation de 1 ng/ml. Cependant, le PSA augmente aussi avec l’âge, le volume de la prostate et en cas d’inflammation de la prostate. En pratique, dans environ 70 % des cas où le PSA est supérieur à 4 ng/ml, il n’y a pas de cancer détecté. Or, les cas de faux positifs sont sources d’inquiétude et de répétition de dosages de PSA et de biopsies prostatiques, pouvant être à l’origine d'écoulement de sang dans l'urine et le sperme, de fièvre, de douleurs, d’infections et d’inflammations.
Environ 70 % des diagnostics sont portés par excès, car détectant des cancers qui n'auraient pas eu de conséquence clinique au cours de la vie des patients. Ces patients sont alors inutilement exposés aux effets indésirables des traitements (chirurgie ou radiothérapie) : incontinence urinaire, troubles de l’érection, inflammation rectale due aux rayons, etc.
L’ajout du toucher rectal au dosage du PSA augmente le nombre de cancers détectés d’un quart à un tiers, mais augmente aussi de deux tiers environ le nombre de biopsies inutiles.
Dans l'attente des résultats finaux de deux grands essais dont les résultats intermédiaires publiés début 2009 ne sont pas probants, le dépistage systématique des cancers de la prostate à l’aide du PSA et/ou du toucher rectal n'est pas justifié en mai 2009.

©Prescrire 1er juin 2009

"PSA et dépistage des cancers localisés de la prostate" Rev Prescrire 2009 ; 29 (308) : 437-443. Télécharger (pdf, 164 Ko).