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"Syndrome métabolique" : une construction artificielle inutile aux soins

Le diagnostic de "syndrome métabolique", dont la définition varie selon les sources, est inutile pour mieux soigner les patients. Mieux vaut prendre en charge chaque composante du "syndrome" : obésité, diabète, hypertension artérielle, troubles lipidiques.

Un concept dénommé "syndrome métabolique" fait couler beaucoup d'encre particulièrement depuis quelques années. Dans son numéro de juin, la revue Prescrire montre que la définition du "syndrome métabolique" rassemble une nébuleuse de troubles plus ou moins associés, parmi lesquels on trouve souvent une obésité, des troubles lipidiques (dyslipidémie), des troubles du métabolisme des glucides (notamment diabète de type 2) et une pression artérielle plus ou moins élevée. Il existe dans le monde plusieurs listes différentes de critères destinés à diagnostiquer le syndrome métabolique. Les discordances parfois importantes entre ces listes soulignent le côté artificiel de ce syndrome.
En pratique, il n'y a pas d'intérêt à établir un diagnostic de "syndrome métabolique" puisqu'il ne correspond à aucune prise en charge spécifique d'intérêt démontré en termes cliniques. En pratique, il vaut mieux prendre en charge chaque trouble connu pour être réellement associé à une fréquence accrue de troubles cardiovasculaires, et pour lesquels il existe des traitements ayant un effet prouvé sur la morbimortalité, avec une balance bénéfices-risques favorable.
Certains éléments isolés du "syndrome métabolique" justifient en eux-mêmes un traitement hygiéno-diététique et parfois médicamenteux (diabète par exemple).

©Prescrire 1er juin 2006

"Le syndrome métabolique" Rev Prescrire 2006 ; 26 (273) : 444-447. Télécharger (pdf, 139 Ko).