L'anesthésie locale par infiltration près des trajets nerveux est de plus en plus fréquemment utilisée lors des soins dentaires. L'utilisation de matériel à usage unique stérile ou stérilisable (cartouches, seringues, aiguilles) permet de réaliser une anesthésie dans de bonnes conditions d'hygiène. L'articaïne est l'anesthésique le plus utilisé en France. Un vaso-constricteur, l'adrénaline dans la plupart des cas, est souvent associé à l'anesthésique pour corriger son effet vasodilatateur.
Dans son numéro de mai, la revue Prescrire souligne que les essais cliniques montrent que l'adjonction d'un vasoconstricteur à faible dose semble bénéfique, sans être indispensable. L'efficacité et la durée de l'anesthésie locale semblent améliorées, sans modifier l'incidence des effets indésirables, même chez les patients fragilisés, notamment à risque cardiovasculaire.
Avec les quantités utilisées pour les soins courants, les rares effets indésirables liés au vasoconstricteur sont bénins, transitoires et sans conséquence clinique : augmentation légère de la pression artérielle, tachycardie. Les effets indésirables locaux, tels qu'une nécrose au point d'injection, sont très rares.
Peu d'études ont évalué la concentration optimale d'adrénaline. Pour les soins dentaires courants, les solutions anesthésiques adrénalinées à 1/200 000 semblent avoir la meilleure balance bénéfices-risques.
©Prescrire 1er mai 2003
"L'anesthésie locale dentaire avec vasoconstricteur" Rev Prescrire 2003 ; 23 (239) : 371-377. Télécharger (pdf, 177 Ko).
