Les dispositifs médicaux utilisés au cours des soins peuvent entraîner des risques pour les patients, un peu comme les effets indésirables des médicaments. Dans son numéro de janvier, la revue Prescrire établit une liste impressionnante de problèmes très variés de "matériovigilance".
Il y a d'abord ces dizaines de cas récents de ruptures de têtes fémorales de prothèses de hanche en céramique de zircone, qui ont entraîné en France comme ailleurs dans le monde une suspension des lots de fabrication concernés.
Mais l'actualité récente est riche d'autres notifications : en France, cas de nouveau-nés amputés de doigts après des brûlures graves survenues en incubateurs ; en Croatie et en Espagne, respectivement 23 et 10 décès ont été liés à l'utilisation d'un dialyseur ; etc.
Dans ces exemples, la manipulation de la majorité des dispositifs médicaux à risque a eu lieu en milieu hospitalier. Mais les malades concernés par ces notifications sont aussi pris en charge par les soignants extra-hospitaliers, en particulier les patients chez qui un dispositif a été implanté à long terme. Il n'est donc pas acceptable que l'information de matériovigilance soit confinée au seul milieu hospitalier, comme c'est trop souvent le cas en France. Certains pays, tels le Royaume-Uni, l'ont compris : la diffusion de l'alerte internationale concernant les têtes fémorales en céramique de zircone a également visé les médecins généralistes britanniques. Un bon exemple à suivre selon la revue Prescrire.
©Prescrire 1er janvier 2002
LIBRE "Matériovigilance : tous les professionnels sont concernés" Rev Prescrire 2002 ; 22 (224) : 32. Télécharger (pdf, 68 Ko).