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Ventes d'antibiotiques : la France championne d'Europe

Des essais cliniques sont nécessaires pour délimiter la place des antibiotiques dans les infections courantes.

Exposée aux mêmes types de maladies infectieuses que ses partenaires de l'Union européenne, la France s'illustre par les plus fortes ventes d'antibiotiques, jusqu'à quatre fois plus par habitant qu'aux Pays-Bas.
Selon la revue Prescrire, cette particularité française s'explique notamment par des différences en matière de perception de l'antibiothérapie, d'encadrement du système de soins, de formation des professionnels de santé, et d'influence de la publicité pharmaceutique. Elle s'explique aussi par l'insuffisante évaluation de l'utilité des antibiotiques dans les situations cliniques courantes.
Plusieurs pays d'Europe du Nord notamment cherchent à faire baisser la consommation d'antibiotiques (chez l'Homme mais aussi dans l'agriculture), en particulier pour diminuer le risque de développement de germes résistants.
En France, il est fréquent de prescrire des antibiotiques dans des situations qui ne le nécessitent pas. La revue Prescrire précise par exemple que l'intérêt d'une antibiothérapie systématique d'emblée chez un enfant de plus de 2 ans présentant des signes d'otite moyenne aiguë non compliquée n'est pas démontré.
Pour convaincre patients et professionnels de santé, la revue Prescrire demande aux autorités sanitaires françaises de financer des essais cliniques comparant l'utilisation d'antibiotiques à l'abstention thérapeutique dans les infections courantes.
Il est illusoire en effet de compter sur les firmes pharmaceutiques pour financer ce type de recherche.

©Prescrire 1er mars 2002

LIBRE "Lutter contre la gabegie des antibiotiques" Rev Prescrire 2002 ; 22 (226) : 221-222. Télécharger (pdf, 168 Ko).