En France, les publicités de médicaments destinées aux professionnels de santé ne font pas l'objet d'un contrôle avant publication, mais seulement après. Les sanctions sont rares et se limitent le plus souvent à une interdiction qui intervient après que la campagne publicitaire soit terminée. Prescrire est le seul média des professionnels de santé à relayer systématiquement ces interdictions publiées au Journal Officiel français, et donc les soignants non abonnés à Prescrire ignorent que certaines "informations" qu'ils ont lues ou écoutées, voire mémorisées, ont été interdites par l'Agence du médicament.
Dans son numéro de juin, Prescrire publie des extraits des motifs des cinq dernières interdictions de publicité destinées aux professionnels de santé. Il s'agit comme souvent d'indications élargies (promotion d'utilisation de médicaments dans des situations où ils ne sont pas autorisés) et de risques ou d'effets indésirables graves minimisés. Les interdictions publiées au Journal Officiel précisent textuellement que certaines de ces publicités étaient susceptibles d' « induire en erreur » le médecin ou de « mettre en danger le patient ».
La plupart des supports publicitaires interdits concernent des documents utilisés par les représentants de commerce des firmes pharmaceutiques ("visiteurs médicaux"). Raison de plus pour ne pas les recevoir. Les patients ont le droit que leurs soignants ne soient pas soumis à des informations qui peuvent les mettre en danger. Prescrire encourage les médecins à ne plus recevoir les représentants des firmes, et à afficher cette décision dans leur salle d'attente.
©Prescrire 1er juin 2009
"Publicité" Rev Prescrire 2009 ; 29 (308): 423. (pdf, réservé aux abonnés)