• En France, depuis presque 10 ans, le célécoxib (Celebrex° - Pfizer), un anti-inflammatoire non stéroïdien (AINS) présenté comme "sélectif" de la cyclo-oxygénase 2, alias coxib, est commercialisé pour le traitement symptomatique de l'arthrose, de la polyarthrite rhumatoïde et, depuis juillet 2007, de la spondylarthrite ankylosante (1,2,3).
• Depuis plusieurs années, la balance bénéfices-risques défavorable du célécoxib est connue : il n'est pas plus efficace que les AINS de référence, tel l'ibuprofène (Brufen° ou autre), il n'a pas d'avantage digestif tangible et il expose à un surcroît d'effets indésirables graves cardiovasculaires et cutanés (1,2,3).
• Depuis le 1er octobre 2009, le prix des boîtes de Celebrex°, toujours remboursables à 65 %, a baissé d'environ 14 %, passant de 25,69 euros à 22,04 euros pour les 30 gélules à 200 mg, et de 13,12 euros à 11,31 euros pour les 30 gélules à 100 mg (a)(4). Une autre baisse de prix, de 16 % environ, est prévue à partir du 1er avril 2010, avec des prix de 18,40 euros et 9,47 euros respectivement (4).
• En mai 2007, lors d'une réévaluation de l'amélioration du service médical rendu (ASMR) du célécoxib dans l'arthrose et la polyarthrite rhumatoïde, la Commission de la transparence a conclu à l'absence d'ASMR (ASMR V), soit une cotation au plus bas, après une amélioration cotée "modeste" (ASMR III) initialement en 2000, et "mineure" (ASMR IV) en 2004 (1,5). Au 12 novembre 2009, aucun avis de la Commission de la transparence relatif à l'extension d'indication de 2007 dans la spondylarthrite ankylosante n'est disponible, et dans cette indication, Celebrex° n'est pas remboursable (b).
• Le célécoxib est encore très prescrit en France : en 2008, plus de 1,2 million de boîtes de Celebrex° ont été remboursées par la Caisse nationale d'Assurance maladie, pour un montant de plus de 25 millions d'euros (6). C'est trois fois moins qu'en 2002, mais c'est encore beaucoup trop pour un médicament à éviter.
• La baisse du prix des boîtes du célécoxib n'est qu'une demi-mesure, favorable à la firme, qui continue de vendre son médicament, aux dépens des patients et des ressources collectives. Encore combien de patients victimes du célécoxib avant un retrait du marché, comme pour d'autres coxibs, tel le rofécoxib (ex-Vioxx°) (7,8) ?
©Prescrire 15 décembre 2009
"Célécoxib : baisse des prix mais toujours là... hélas ! (suite)" Rev Prescrire 2009 ; 29 (314) : 894. (pdf, réservé aux abonnés)
Notes :
a- En Belgique, Celebrex° et d'autres coxibs ont été déremboursés dès 2005 (réf. 9).
b- Selon l'article R. 162-1-7 du Code de la Sécurité sociale, le prescripteur a l'obligation de mentionner sur l'ordonnance, le cas échéant, le caractère non remboursable d'un médicament dans une indication donnée.
Références :
1- Prescrire Rédaction "Célécoxib : toujours là... hélas !" Rev Prescrire 2008 ; 28 (291) : 13.
2- Afssaps "RCP-Celebrex 100 mg + Celebrex 200 mg " 10 juin 2009 : 26 pages au total.
3- Prescrire Rédaction "célécoxib-Celebrex°. Spondylarthrite ankylosante : aucune douleur ne justifie un coxib" Rev Prescrire 2008 ; 28 (293) : 167.
4- "Avis relatif aux prix de spécialités pharmaceutiques" Journal Officiel du 15 septembre 2009 : 15114-15115.
5- HAS - Commission de la transparence "Avis-Celebrex" 9 mai 2007 : 22 pages.
6- Cnamts "Medicam 2002-2008". Site www.ameli.fr consulté le 13 novembre 2009.
7- Prescrire Rédaction "Comment éviter les prochaines affaires Vioxx°" Rev Prescrire 2005 ; 25 (259) : 222-225.
8- Prescrire Rédaction "Coxibs : une histoire sans fin aux dépens des patients" Rev Prescrire 2009 ; 29 (311) : 657.
9- Prescrire Rédaction "Coxibs déremboursés en Belgique" Rev Prescrire 2005 ; 25 (265) : 660.