Le lymphœdème du membre supérieur ("gros bras") est une complication du traitement chirurgical des cancers du sein, surtout en cas de curage ganglionnaire axillaire et de radiothérapie axillaire. En cas de lymphœdème, un exercice physique régulier et progressif des membres supérieurs avec contention est à conseiller. Qu’en est-il de la kinésithérapie ?
Un essai a comparé kinésithérapie précoce à l'absence de kinésithérapie chez 120 patientes après chirurgie d’un cancer du sein avec curage des ganglions axillaires. Les deux groupes ont reçu les conseils habituels de prévention du lymphœdème : éviter les plaies et les traumatismes, prévenir les infections, éviter de comprimer le bras, etc.
Le programme de kinésithérapie, effectué 3 fois par semaine pendant 3 semaines, a débuté dans les jours suivant l’intervention. Ont été associés : drainage manuel, massage progressif de la cicatrice, exercices d’étirement des muscles de l’épaule et du thorax, exercices actifs progressifs de l’épaule, incitation à faire des exercices et des étirements de l’épaule à la maison une fois par jour.
Au bout d’un an, un lymphœdème a été constaté chez 7 % des patientes du groupe kinésithérapie précoce contre 25 % des témoins. Aucun effet indésirable n’a été signalé.
En pratique, chez des patientes venant d’être opérées d’un cancer du sein avec curage ganglionnaire, débuter sans attendre une kinésithérapie de ce type semble un moyen de diminuer l’incidence de lymphœdème sans effet indésirable particulier.
©Prescrire 1er novembre 2010
"Kinésithérapie précoce après cancer du sein : moins de lymphœdèmes après une année" Rev Prescrire 2010 ; 30 (325) : 848-849. (pdf, réservé aux abonnés)