L’alcoolodépendance est caractérisée par la perte de la maîtrise de la consommation d’alcool. Dans la majorité des cas, ce sont les soignants de première ligne qui sont amenés à reconnaître une alcoolodépendance. La reconnaissance précoce des patients alcoolodépendants est difficile et nécessite une relation dénuée d’attitude moralisatrice. Le diagnostic se confirme souvent au fil du temps quand des conseils répétés d'abstinence, en raison de dommages somatiques, psychique ou sociaux dus à la consommation d'alcool, restent sans effet.
Différents autres indices peuvent être utiles, comme la recherche et la reconnaissance des symptômes de sevrage.
Les marqueurs biologiques (gamma-GT, etc.) sont peu utiles car de nombreux résultats sont des faux positifs ou des faux négatifs. Mais ils peuvent attirer l’attention et permettre d’aborder la consommation d’alcool.
La survenue d’évènements évocateurs de mésusage d’alcool (ivresses, accidents, crises familiales, prises de risque, etc.) sont l’occasion de proposer une évaluation approfondie de la consommation d’alcool.
L’alcoolodépendance reconnue, affaire de temps, de compétence et de patience, reste à amener le patient à se décider à se soigner.
Chez les patients alcoolodépendants, la persistance d’une consommation non maîtrisée d’alcool conduit en général à des conséquences néfastes physiques, psychiques et sociales.
©Prescrire 1er octobre 2010
"Alcoolodépendance : avant le sevrage. Première partie. Reconnaître les patients alcoolodépendants pour les amener à se soigner" Rev Prescrire 2010 ; 30 (324) : 749-753. (pdf, réservé aux abonnés)