En France, en Europe, dans le monde, l'actualité en 2025 est incertaine, voire menaçante, comme elle l'a été déjà en 2024 dans de nombreux pays. Les équilibres construits après la Seconde Guerre mondiale sont remis en question ; des accords de libre-échange, censés contribuer à la paix et à la prospérité, sont abrogés du jour au lendemain par le président du pays qui les a pourtant imposés au reste du monde.
Dans de nombreux pays, des droits chèrement acquis par des luttes historiques sont remis en cause : droit des civils durant les guerres, droit d'asile, droit à des soins pour des personnes "sans papier", droit des femmes à interrompre une grossesse non souhaitée, etc.
Dans le domaine de l'environnement, remise en cause des timides avancées qui visaient à rendre le monde un peu moins difficile à supporter. En santé publique, toujours autant de difficultés à mettre en œuvre des politiques visant à protéger les personnes, et surtout les plus vulnérables, des méfaits de l'alcool, des aliments trop sucrés, trop gras et trop salés, au nom d'intérêts économiques à court terme considérés comme supérieurs par les décideurs politiques et ceux qui les influencent.
Dans le domaine de la santé publique mondiale, suppression en un clic de souris d'aides étatsuniennes qui permettaient à des millions de personnes d'accéder à des médicaments antirétroviraux et à des moyens contraceptifs. Suppression brutale de fonds pour la recherche publique étatsunienne, composante clé de la recherche scientifique mondiale, notamment dans le domaine des maladies infectieuses et des médicaments.
Les responsables politiques ne sont pas les seuls en cause. Par exemple, certains influenceurs cyniques nuisent à de nombreuses personnes, que ce soit en vantant sur les réseaux sociaux les derniers médicaments anti-obésité ou des traitements de charlatans, ou en propageant des théories complotistes dangereuses pour la santé.
Alors que faire ? Laisser tomber ? Au contraire, continuer, plus que jamais ! Même si l'époque n'est pas aux grands idéaux émancipateurs de l'humanité, chacun peut agir pour soulager d'autres êtres humains plus ou moins proches, plus ou moins différents, par solidarité : limiter les dégâts en luttant contre les régressions politiques et sociales ; s'élever contre l'obscurantisme et les atteintes portées à la science ; éviter de faux espoirs et des effets indésirables à des patients en se documentant de manière indépendante ; etc.
Vous lisez le 500e numéro de Prescrire. Continuons à faire vivre et agir ce mouvement pluriprofessionnel, basé sur les preuves et sur des valeurs humanistes, et à tenir bon ensemble.