N'apporte rien de nouveau

Chaque mois depuis plus de 40 ans, les cotations de Prescrire sont conçues pour informer au premier coup d'œil de l'éventuel intérêt clinique des nouveautés médicamenteuses à un moment donné. Sont ainsi mis en avant un progrès clinique ou au contraire une absence de progrès, voire une régression thérapeutique. Ces cotations invitent à lire l'analyse, sans bien sûr la remplacer.

Ainsi, la cotation "N'apporte rien de nouveau" annonce que, dans l'indication analysée, la nouveauté médicamenteuse n'apporte pas de progrès avéré par rapport aux soins de référence, que ce soit en matière d'efficacité, d'effets indésirables ou de praticité. Les soins de référence plus éprouvés restent préférables. Pour autant, la balance bénéfices-risques de la nouveauté médicamenteuse ne paraît pas défavorable, auquel cas la cotation serait "Pas d'accord".

La cotation "N'apporte rien de nouveau" recouvre en réalité diverses situations. Par exemple, ce mois-ci, de nombreux médicaments n'apportent pas de progrès avéré, car aucun essai clinique ne les a comparés au traitement de référence, comme le vaccin cholera O1 vivant atténué (Vaxchora°) (lire aussi "vaccin choléra O1 vivant atténué (VAXCHORA°)"). Parfois, l'absence de progrès est liée à une comparaison qui repose seulement sur des critères intermédiaires d'évaluation, comme pour l'inclisiran (Leqvio°)dans certaines hypercholestérolémies (lire n° 497, p. 167-169) ; voire à une absence de comparaison, comme pour le médicament contenant des huiles essentielles de citron, de menthe poivrée et de thym (Sinufix°) dans le rhume (lire aussi "huiles essentielles de citron, de menthe poivrée et de thym (SINUFIX°) et rhume"). Ou encore, le médicament est juste une imitation d'un médicament déjà disponible comme l'abaloparatide (Eladynos°) dans l'ostéoporose (lire n° 497, p. 172-173).

Au terme d'une analyse méthodique et nuancée de la Rédaction, la cotation "N'apporte rien de nouveau" rappelle aussi que nouveauté n'est pas forcément progrès.

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