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Confusions entre ail des ours et colchique : intoxications graves voire mortelles

Entre 2020 et 2022, 14 cas d'intoxication au colchique ont été graves, dont deux ont conduit à la mort. Les troubles sont ceux d'une surdose de colchicine, présente dans toutes les parties de la plante et résistante à la cuisson comme à la congélation.

De janvier 2020 à décembre 2022, les centres antipoison français ont enregistré 28 cas d'intoxication confirmés liés à une confusion entre le colchique et l'ail des ours (22 cas), ou le poireau sauvage (2 cas), ou les deux en même temps (4 cas). À cela s'ajoutent 127 cas d'intoxication après consommation probable d'une plante toxique prise pour de l'ail des ours (121 cas) ou du poireau sauvage (6 cas).

Les 155 personnes intoxiquées étaient âgées de 3,8 ans à 74 ans (moyenne : 38,7 ans). Il s'agissait en majorité de femmes (60 %).  Parmi les 28 personnes assurément intoxiquées par du colchique, 26 (93 %) avaient des symptômes digestifs : diarrhées, nausées, vomissements, douleurs abdominales. La moitié des personnes (14) avaient des troubles digestifs prononcés ou prolongés et 4 d'entre elles des troubles graves hépatiques (2) ou hématologiques (3). Deux personnes sont mortes.

Ces plantes poussent dans les mêmes sous-bois ou prés. Au printemps, saison où l'on cueille l'ail des ours et le poireau sauvage, l'absence de fleurs contribue à la confusion. Les fleurs de colchique sont très différentes de celles de l'ail des ours ou du poireau sauvage, mais n'apparaissent qu'à la fin de l'été. La toxicité du colchique est due à la colchicine, un alcaloïde cytotoxique utilisé notamment dans la goutte pour ses propriétés anti-inflammatoires (Colchicine opocalcium°, Colchimax°). La colchicine est présente dans toutes les parties de la plante (feuilles, fleurs, graines, racines).

L'Agence nationale de sécurité sanitaire de l'alimentation, de l'environnement et du travail (Anses) a formulé une série de propositions pratiques pour réduire le risque d'intoxication grave, en particulier :
« - éviter de cueillir les plantes par brassées ;
- vérifier la présence d'une odeur d'ail au froissage de chaque feuille d'ail des ours ;
- photographier sa cueillette avant le repas pour en faciliter l'identification en cas d'intoxication ;
- cesser immédiatement de manger si la plante a un goût amer ou désagréable ;
- contacter sans délai un Centre antipoison au moindre doute après ingestion ou en présence de symptômes, notamment digestifs, dans les heures suivant la consommation d'un plat avec de l'ail des ours ou du poireau sauvage ».

Élaboré par la Rédaction
©Prescrire 1er mars 2024

• Texte complet : 

"Confusions entre ail des ours et colchique : intoxications graves voire mortelles" Rev Prescrire 2024 ; 44 (485) : 194-195. Réservé aux abonnés.

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