L'infestation par le ver solitaire est une parasitose du tube digestif d'origine alimentaire. Le parasite en cause est le ténia du bœuf (Tænia saginata). Les êtres humains se contaminent par ingestion de viande bovine infestée : soit crue soit insuffisamment cuite.
Les vers adultes ont la forme d'un ruban mesurant 4 à 10 mètres, constitué d'une tête, d'un cou, puis d'une longue série de segments ou "anneaux" (environ 1 000 à 2 000).
Les segments terminaux contiennent des dizaines de milliers d'œufs ; ils se détachent et migrent vers l'anus du patient, qu'ils franchissent parfois en dehors de la défécation. Les bovins sont contaminés par l'ingestion d'œufs disséminés dans la nature, où ils restent viables pendant des mois.
Chez les humains, les infestations par un ver solitaire sont le plus souvent bénignes et asymptomatiques. Quand l'infestation est symptomatique, elle cause surtout des troubles digestifs non spécifiques, notamment : nausées, douleurs épigastriques, douleurs abdominales, ballonnements, constipations, diarrhées, inconfort ou prurit anal.
La confirmation du diagnostic d'infestation par un ver solitaire repose sur l'examen microscopique des selles sur 3 échantillons recueillis des jours différents.
Le traitement repose sur un médicament antihelminthique par voie orale en prise unique : niclosamide (qui n'est plus commercialisé en France), ou à défaut praziquantel (Biltricide°). Chez les femmes enceintes et chez celles qui allaitent, on connaît mal les effets de ces médicaments : différer le traitement semble alors être la meilleure option.
Outre les mesures d'hygiène visant les élevages, la prévention des infestations par un ver solitaire repose surtout sur la cuisson "à cœur" de la viande bovine (au moins 60° C pendant quelques minutes) ou sa congélation à -15° C pendant environ 7 jours.
Élaboré par la Rédaction
©Prescrire 1er mars 2023
• Texte complet :
"Ver solitaire" Rev Prescrire 2023 ; 43 (473) : 196-199. Réservé aux abonnés.