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Compléments alimentaires : trop facilement autorisés et parfois dangereux

Plusieurs éléments entretiennent une forte confusion entre compléments alimentaires et médicaments. De nombreuses alertes incitent de plus en plus à la prudence, alors que l'intérêt de consommer des compléments alimentaires est incertain.

La consommation des compléments alimentaires est en hausse constante, surtout ceux à base d'ingrédients d'origine végétale. En France, leur mise sur le marché est encadrée mais peu contraignante.

Plusieurs éléments entretiennent une forte confusion entre compléments alimentaires et médicaments : ressemblance des formes et des conditionnements, allégations de santé, noms commerciaux évocateurs, publicité grand public.

Les fabricants de compléments alimentaires sont soumis à peu de contraintes en matière d'information. Leur étiquetage doit répondre aux exigences propres aux denrées alimentaires mais pas aux produits de santé. Il n'est pas imposé aux fabricants de fournir systématiquement une notice au contenu défini par une autorité.

Les allégations de santé mises en avant par les fabricants leur confèrent une apparence de médicament, alors qu'ils échappent aux contrôles liés au statut de médicament. Les allégations de santé sont validées au niveau européen. Mais, selon l'évolution de la réglementation européenne, cette exigence risque de disparaître pour les plantes dont l'usage traditionnel pourrait être reconnu.

Les bilans sur leurs effets indésirables s'accumulent, avec des troubles parfois graves, alors que l'intérêt de consommer des compléments alimentaires est incertain. Les soignants ont un rôle à jouer en incitant à la prudence, à s'interroger avec les patients sur leur intérêt réel, les incertitudes de leurs effets et de leurs dangers. Contribuer aux notifications d'effets indésirables est crucial pour mieux protéger les consommateurs.

©Prescrire 1er avril 2021

• Texte complet : 

"Compléments alimentaires : peu évalués et contrôlés, trop facilement autorisés et parfois dangereux" Rev Prescrire 2021 ; 41 (450) : 303-309. Réservé aux abonnés.

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