Les manifestations cliniques qui surviennent après l'arrêt brusque d'un médicament antidépresseur (on parle de syndrome de sevrage), sont fréquentes et variées. Il s'agit de troubles physiques (céphalées, fatigues, palpitations, nausées, douleurs abdominales, etc.), de troubles du sommeil et de troubles psychiques (anxiété, attaque de panique, agressivité, idées suicidaires, etc.). Ces troubles sont plus fréquents ou plus sévères quand la durée de traitement a été longue ou les doses élevées. La ressemblance entre certains symptômes de sevrage et les symptômes ayant conduit à prendre un antidépresseur expose à confondre signes de sevrage et rechute, et incite parfois à reprendre à tort le traitement antidépresseur.
Des symptômes de sevrage ont été́ rapportés avec tous les groupes de médicaments antidépresseurs. Ils semblent plus fréquents avec des antidépresseurs à demi-vie courte, ne dépassant pas 24 heures en général, comme la paroxétine (Deroxat° ou autre), la duloxétine (Cymbalta° ou autre) et la venlafaxine (Effexor LP° ou autre).
Une diminution progressive des doses sur plus de 4 semaines aide à réussir le sevrage. En général, il est préconisé de diminuer la dose quotidienne par paliers de 5 % à 10 % toutes les 1 à 4 semaines. Cette diminution est à adapter en fonction des symptômes ressentis par le patient et des possibilités de soutien dont il dispose.
Les patients ont intérêt à savoir dès l'initiation d'un traitement par antidépresseur qu'il existe un risque de syndrome de sevrage lors d'un arrêt rapide et de l'intérêt de limiter autant que possible la durée du traitement. Certains patients réussissent à se sevrer sans accompagnement, quand ils ont été avertis des symptômes temporaires auxquels ils peuvent être confrontés. Pour d'autres, il peut être utile de les aider à organiser leur sevrage.
©Prescrire 1er avril 2021
• Texte complet :
"Arrêt d’un antidépresseur" Rev Prescrire 2021 ; 41 (450) : 288-290. Réservé aux abonnés.