prescrire.org > Tous les articles en Une > "Articles en Une"
"Articles en Une"

Covid et remdésivir (Veklury°) : trop d'incertitudes, tant sur l'efficacité que sur les effets indésirables

L'autorisation du remdésivir (Veklury°) dans l'Union européenne est prématurée, confondant urgence et précipitation.

En juillet 2020, le remdésivir (Veklury°), un antiviral, a été autorisé dans l'Union européenne chez des adultes et adolescents atteints de covid-19 avec atteinte pulmonaire nécessitant un apport d'oxygène.

Les résultats du principal essai randomisé, versus placebo, n'ont pas montré de diminution de la mortalité avec le remdésivir, malgré l'inclusion d'un millier de patients. Dans cet essai, le remdésivir a réduit le délai avant la "récupération clinique" chez des patients dont l'état justifie un apport en oxygène ou une ventilation mécanique. Le remdésivir expose à des réactions d'hypersensibilité, et peut-être à des atteintes rénales et hépatiques.

L'Agence européenne du médicament (EMA) donne l'impression à certains qu'elle a rempli son rôle en accélérant l'autorisation d'un médicament pour un problème de santé publique majeur. Mais la réalité est autre : accepter de la part de la firme cette évaluation bancale pour donner un avis favorable à l'octroi d'une autorisation de mise sur le marché conditionnelle met un frein à son évaluation.

Même conditionnel, avec réévaluation dans un an, cet octroi supprime l'incitation principale à mieux évaluer de façon comparative randomisée sur les critères majeurs que sont les gestes de réanimation et la mortalité. Une fois de plus, l'EMA a manqué de rigueur dans sa relation avec les firmes, aux dépens des patients et soignants, laissés dans l'incertitude.

©Prescrire 1er novembre 2020

• Texte complet : 

"Remdésivir (Veklury°) et covid-19" Rev Prescrire 2020 ; 40 (445) : 808-811. Réservé aux abonnés.

Je m'abonne à Prescrire