Des douleurs à la suite d'une césarienne ou d'une épisiotomie, des contractions utérines, un engorgement mammaire font partie des douleurs qui gênent souvent le quotidien d'une femme qui vient d'accoucher. En cas d'allaitement maternel, les médicaments antalgiques pris par la mère sont présents dans son lait. Les conséquences chez l'enfant allaité varient selon de nombreux facteurs et sont globalement peu évaluées.
Dans la mesure du possible, le soulagement des douleurs chez une femme qui allaite passe d'abord par la recherche de la cause et par des mesures autres que médicamenteuses. Par exemple, augmenter la fréquence de l'expression du lait afin de soulager les douleurs de l'engorgement des seins ; appliquer des compresses chaudes sur l'abdomen en cas de contractions utérines.
Quand un antalgique est jugé nécessaire pour soulager des douleurs modérées, le paracétamol et l'ibuprofène sont les antalgiques pour lesquels on dispose d'un grand recul d'utilisation, bien que les données disponibles restent peu nombreuses. À condition de maîtriser la posologie, ne jamais dépasser la dose maximale adaptée à la situation, et d'utiliser la plus petite dose efficace, en cessant le traitement dès qu'il n'est plus utile.
En cas de douleurs modérées à intenses, la morphine est l'antalgique opioïde de premier choix, à la dose minimale efficace, et en suspendant l'allaitement le temps du traitement et jusqu'à l'élimination complète de la substance. Les autres opioïdes, y compris dits faibles (codéine, tramadol) partagent les effets indésirables communs des opioïdes et sont aussi à éviter durant l'allaitement.
©Prescrire 1er octobre 2020
• Texte complet :
"Soulager une douleur nociceptive modérée d’une femme qui allaite" Rev Prescrire 2020 ; 40 (444) : 753-759. Réservé aux abonnés.