Le paracétamol est l'antalgique de premier choix dans les douleurs légères à modérées, y compris chez les femmes enceintes. Le paracétamol expose à moins d'effets indésirables que les anti-inflammatoires non-stéroïdiens (AINS), qui sont à exclure pendant toute la grossesse. Mais en cas de surdose de paracétamol, des atteintes hépatiques graves, nécessitant parfois une greffe du foie, et des insuffisances rénales sont à prévoir.

En France, à partir d'avril 2020, il est prévu qu'il soit affiché en rouge sur la face principale des boîtes des spécialités pharmaceutiques contenant du paracétamol seul ou en association, tous dosages confondus, le message « SURDOSAGE = DANGER ». Cette mesure est une exigence de l'Agence française du médicament (ANSM) et elle s'impose aux firmes.

Selon les analyses des conditionnements réalisées par Prescrire, l'étiquetage des médicaments valorise souvent les éléments marketing, aux dépens de la dénomination commune internationale (DCI) et du dosage. Cela ne permet pas au patient d'identifier facilement la composition du médicament et peut favoriser la prise concomitante de plusieurs médicaments contenant du paracétamol.

D'autres mesures sont souhaitables pour sécuriser l'utilisation du paracétamol par les patients : retirer du marché les présentations en flacons-vrac, ajouter un bouchon-sécurité aux flacons multidoses de solution buvable, tels que Dolko°. Les autorités devraient aussi interdire la publicité grand public pour des médicaments contenant du paracétamol.

Les soignants ont aussi un rôle important, en informant les patients de la posologie maximale à respecter et des dangers inhérents aux surdoses de paracétamol, liés notamment à la présence sur le marché de très nombreux médicaments contenant du paracétamol.

©Prescrire 1er avril 2020

"Paracétamol et atteintes hépatiques : un message d'alerte sur les boîtes" Rev Prescrire 2020 ; 40 (438) : 260. (pdf, réservé aux abonnés)

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