La trabectédine (Yondelis°) est un antitumoral autorisé dans l'Union européenne dans certains sarcomes des tissus mous. Son évaluation initiale a montré qu'elle expose à des effets indésirables graves sans efficacité tangible démontrée.

Après une dizaine d'années de commercialisation, la Commission de la transparence de la Haute autorité de santé (HAS) française a réévalué, en 2017, le service médical rendu (SMR) de la trabectédine dans cette situation clinique, à la demande de la firme. La Commission a rétrogradé le service médical rendu (SMR) d'"important" auparavant à "insuffisant", considérant que la trabectédine « n'a plus de place dans le traitement des sarcomes des tissus mous ».

En 2018, une nouvelle réévaluation a été effectuée, à l'initiative de la Commission de la transparence. Le SMR est devenu qualifié de "faible", sans détailler les raisons qui ont motivé ce changement de cotation, qui montre malgré tout le peu d'intérêt de la trabectédine dans cette situation clinique.

Cet avis a conduit à l'arrêt d'un financement public dérogatoire de ce médicament à l'hôpital. En pratique, cette mesure devrait compromettre l'utilisation à l'hôpital de la trabectédine dans les sarcomes des tissus mous. Il s'agit d'une reconnaissance d'une utilisation à tort de ce médicament et du gaspillage de la ressource collective. Cette évolution est bienvenue, mais seulement partielle, car la trabectédine est plus dangereuse qu'utile aussi dans le cancer de l'ovaire. Or cette utilisation reste financée à l'hôpital.

La trabectédine figure depuis 2013 sur la liste des médicaments que Prescrire conseille d'écarter dans ces deux situations pour mieux soigner.

©Prescrire 1er avril 2019

"Trabectédine : plus ou moins écartée de l'hôpital" Rev Prescrire 2019 ; 39 (426) : 258. (pdf, réservé aux abonnés)

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