La loi dite "loi de sécurité du médicament", votée sous l'effet du désastre Mediator°, oblige les firmes à rendre publique l'existence de "conventions" conclues avec les étudiants, professionnels de santé, associations, entreprises éditrices de presse, sociétés savantes, telles que des activités de recherche, participations à un congrès. Mi-2016, les informations de ce type que les firmes doivent renseigner dans la Base Transparence Santé (www.transparence.gouv.fr) sont très limitées.
De début 2012 à mi-2016, neuf "conventions" ont été déclarées par des firmes avec Prescrire : Alk-Abello (en 2013 et 2014), Astellas Pharma (en 2012 et 2014), Leo Pharma, MSD France (en 2012 et 2013), Menarini France, Sanofi Pasteur MSD SNC, Serb. Daiichi Sankyo France, et Servier via Ebsco, qui est une entreprise de commande et de gestion d’abonnements et autres services documentaires. En l’absence d’obligation de publication du montant de la "convention" ou de son objet précis, on trouve dans la Base Transparence Santé des informations formulées de façons diverses par les firmes : parfois abonnement à Prescrire, mais aussi « presse scientifique », « édition », « prestation de service ».
Ces quelques "conventions" avec Prescrire déclarées par des firmes concernent en fait des abonnements ou de rares tirés-à-part non lucratifs, c'est-à-dire facturés à prix coutant.
Depuis ses débuts, Prescrire a pris de nombreuses mesures lui permettant de préserver son indépendance, afin d’être en situation d’évaluer librement les outils diagnostiques et thérapeutiques, et aussi les discours et les pratiques des autorités de santé françaises et européennes, des industriels, des assureurs maladie et des organisations professionnelles elles-mêmes.
©Prescrire 1er septembre 2016
"Prescrire en Questions. Base Transparence Santé : quelles "conventions" entre Prescrire et les firmes ?" Rev Prescrire 2016 ; 36 (395) : 705-707. (pdf, accès libre)