Les risques liés à une exposition à la silice cristalline, composant majeur de l'écorce terrestre, sont principalement professionnels. En milieu professionnel, de nombreux travaux nécessitent d'utiliser des minerais ou des roches susceptibles d'exposer à la silice cristalline. Certains sont connus, notamment dans les secteurs des mines et des carrières, du bâtiment, de la faïence et de la céramique, etc.
D'autres sont moins connus : fabrication de prothèses dentaires, sablage des jeans, sciage de matériaux en pierres reconstituées, filtration des vins, etc. Environ 300 000 travailleurs sont exposés à la silice cristalline en France, et des dizaines de millions dans le monde, avec une sous-estimation du nombre de personnes atteintes ou mortes d'une maladie en lien avec la silice.
La silice cristalline est associée à la silicose, une maladie pulmonaire grave et parfois mortelle. La forme la plus fréquente est la silicose chronique, qui apparaît après 10 ans à 30 ans d'exposition. L'exposition à la silice cristalline est associée à un risque accru de tuberculose pulmonaire et de bronchopneumopathie chronique obstructive. La silice cristalline expose à un risque d'affections rénales chroniques et à des maladies auto-immunes. Fin 2017, l'Union européenne a ajouté les travaux exposant à la silice cristalline à la liste des cancérogènes. Le risque de cancer est augmenté en cas de tabagisme actif concomitant.
La prévention repose sur l'élimination du risque à la source ou, à défaut, la mise en œuvre de mesures de protection, au mieux collectives (captage à la source, travail en atmosphère humide, etc.), sinon individuelles (protection respiratoire adaptée, combinaison à capuche jetable, lunettes, gants). L'information des travailleurs est indispensable.
©Prescrire 1er mars 2018
"Silice cristalline : des millions de personnes exposées dans le monde" Rev Prescrire 2018 ; 38 (413) : 216-223. (pdf, réservé aux abonnés)
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