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Dépression : agomélatine à écarter des soins

Début 2015, les autorités de santé européennes ont choisi de maintenir l'agomélatine (Valdoxan°) sur le marché, sous couvert d'une mise en place d'un livret de suivi destiné aux patients. Une mesure palliative pour laisser ce médicament sur le marché, alors qu'il est préférable de l'écarter des soins.

L'agomélatine (Valdoxan°) est un médicament autorisé depuis 2009 dans la dépression, malgré une efficacité clinique incertaine au-delà de l'effet placebo, et des effets indésirables importants : hépatites et pancréatites, troubles neuropsychiques (tels que suicides, agressions, convulsions), troubles musculaires, réactions cutanées graves, troubles du rythme cardiaque, etc.

Depuis la commercialisation de l'agomélatine, l'information sur les risques hépatiques et les modalités de suivi des fonctions hépatiques ont été plusieurs fois renforcées dans la notice de Valdoxan°. Fin 2014, la nième demi-mesure prise par les autorités de santé européennes a consisté à demander la mise à disposition d'un "livret-patient" devant être remis par les soignants.

Ce document n'apporte pas une information de qualité. Il mentionne notamment de façon minimaliste que l'agomélatine « pourrait notamment entraîner des modifications du fonctionnement [du] foie » sans préciser la gravité de cet effet indésirable.

Livret ou pas, la meilleure façon de prévenir les risques hépatiques de l'agomélatine est de ne pas en consommer. L'ajout d'un "livret-patient" ne change pas la balance bénéfices-risques défavorable de l'agomélatine qui a une efficacité trop incertaine au regard de ses effets indésirables graves. Mieux vaut choisir un autre antidépresseur mieux éprouvé.

©Prescrire 1er juillet 2015

"Agomélatine avec ou sans "livret-patient" : à écarter" Rev Prescrire 2015 ; 35 (381) : 502 (pdf, réservé aux abonnés)