prescrire.org > Tous les articles en Une > "Articles en Une"
"Articles en Une"

Dermatologie : pas de grossesse sous acitrétine et 3 ans après

L'acitrétine peut entraîner des malformations du foetus : attention chez les femmes enceintes ou pouvant le devenir.

L'acitrétine (Soriatane°) est un médicament autorisé en France pour le traitement par voie orale de certaines formes sévères de psoriasis et d'autres dermatoses. L'acitrétine est un dérivé de la vitamine A, apparenté à l'isotrétinoïne (Procuta° ou autre), et il est hautement tératogène (risque de malformation du foetus).

Des malformations ont été rapportées chez des enfants ou des foetus conçus dans les 2 ans après l'arrêt de l'acitrétine ; et même jusqu'à 45 mois après l'arrêt de l'étrétinate, une substance jadis commercialisée sous forme de médicament, et qui apparaît dans le sang de patients sous acitrétine. L'alcool paraît augmenter la formation d'étrétinate à partir de l'acitrétine.

Depuis fin 2012, chez les femmes en âge de procréer, les conditions de prescription et de dispensation de l'acitrétine ont été renforcées en France, et formalisées à l'aide d'un carnet-patiente (remis à la patiente par le prescripteur), similaire à celui utilisé pour l'isotrétinoïne et l'alitrétinoïne (Toctino°).

Aux États-Unis d'Amérique, les mesures de prévention des grossesses sont préconisées pendant 3 ans après l'arrêt du traitement par acitrétine, au lieu de 2 ans en France, compte tenu de la présence prolongée d'étrétinate chez certaines femmes sous acitrétine.

En pratique, l'acitrétine est un recours, après les traitements locaux, dans certaines formes sévères de maladies de la peau.

Étant donné l'importance et la durée de son effet tératogène, l'utiliser chez une femme pouvant être enceinte est une décision lourde de conséquences.

Cet exemple rappelle aussi que certains médicaments ont des effets prolongés très longtemps après leur arrêt, voire sur plusieurs générations comme dans le cas du diéthylstilbestrol (DES).

©Prescrire 1er mai 2013

"Acitrétine : pas de grossesse pendant le traitement et par prudence jusqu’à 3 ans après"
Rev Prescrire 2013 ; 33 (355) : 345. (pdf, réservé aux abonnés)